COVID-19 : Des réponses concrètes pour les femmes enceintes et les jeunes mamans

COVID-19 : Des réponses concrètes pour les femmes enceintes et les jeunes mamans

En cette période de crise sanitaire, vous êtes beaucoup de parents ou futurs parents à vous poser des questions à propos du Coronavirus. Y a t-il des risques pour mon enfant, mon bébé, ma grossesse ?  

En cette période de crise sanitaire, vous êtes beaucoup de parents ou futurs parents à vous poser des questions à propos du Coronavirus. Y a-t-il des risques pour mon enfant, mon bébé, ma grossesse ?  

Nous avons donc posé plusieurs questions à Brendan Marlien, interne en médecine au CHU de Bordeaux. Ses réponses sont directement basées sur les recommandations de la CGNOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens français), des sages femmes et beaucoup sur son expérience personnelle et ses connaissances.    

1- Quels sont les gestes à adopter avec un enfant, bébé ?

Comme pour de nombreuses infections bien plus connues (rhume, bronchite, angine…),  l’objectif est de diminuer au mieux les risques de transmission du germe à son enfant. 

Les gestes à adopter sont donc ceux que nous connaissons déjà tous :

  • lavage de main soigneux et très régulier, 
  • distance de 1 mètre, 
  • bien tousser dans son coude,
  • lavages réguliers des surfaces  en contact avec nos mains… 

Ces mesures sont en réalité bien difficiles à mettre en place avec des enfants, particulièrement en bas âge. En effet, ce n’est pas un misérable virus qui va l’empêcher de mettre son cube à la bouche, de réclamer un gros câlin, de baver partout, de toucher à tout. A vous parents de vous assurer que vos mains, vos habits, votre visage sont propres quand vous interagissez avec votre enfant, et de nettoyer régulièrement votre environnement et le sien.

PS : Pas de gel hydro alcoolique sur les surfaces que peut toucher bébé, ça serait trop facile sinon.

enfant-coronavirus

2- Comment se protéger et éviter toute contagion ? 

Se protéger et par extension protéger son enfant c’est appliquer les mesures barrières et le confinement le plus strict,  pour ne pas s’infecter si on est sain et ne pas transmettre le virus si on est malade. Pas de remède miracle…

3- Comment se transmet le virus ? 

C’est un germe qui se transmet par voie « gouttelettes ». Il est présent dans nos postillons. Quand on parle, on postillonne jusqu’à 1 mètre d'où la distance de sécurité. Quand on tousse on postillonne jusqu’à 15 mètres d'où l’intérêt majeur de tousser dans son coude. Les postillons sont en permanence sur les lèvres, et quand on se met la main à la bouche les postillons passent sur nos mains, puis sur notre téléphone par exemple, puis sur la main de votre enfant qui joue avec, puis dans sa bouche, avant d’être inhalé dans ses poumons.

4- Quels sont les symptômes et quand dois-je consulter ?

Les symptômes principaux sont la fièvre (> 38° pour rappel), une toux sèche, un essoufflement. Ils peuvent s’accompagner d’autres symptômes (maux de tête, courbatures, diarrhée..). Ce sont des symptômes que l’on retrouve dans beaucoup d’infections virales comme vous pouvez le noter. Dans la très grande majorité des cas ils sont bien tolérés et bénins, et vous en guérirez spontanément sans aide médicale ! 

Le seul médicament anti pyrétique et antalgique à prendre est le PARACETAMOL  (c’est la dénomination commune internationale, qui est généralement écrit en dessous du nom de marque ou directement si générique). La dose recommandée par jour est de 60mg/kg réparti en 3 à 4 fois. 

- 60 kg ou plus : 1 gramme 4 fois par jour (6h entre chaque prise minimum)

- Entre 45 et 60 kg :  1 gramme 3 fois par jour (6h entre chaque prise minimum)

- Entre 30 et 45 kg : 500 mg 4 fois par jour (6h entre chaque prise minimum)

- Entre 20 et 30 kg : 300 mg 4 fois par jour (6h entre chaque prise minimum)

- Moins de 20 kg : sirop en dose/poids ou suppositoire ( faire le calcul avec votre pharmacien) 

Il est important de choisir la forme (gélule, comprimé, oro dispersible, sachet..) qui vous convient le mieux ou convient le mieux à votre enfant ( le comprimé à avaler chez l’enfant peut vite devenir un drame…) 

NE PAS PRENDRE D’ANTI-INFLAMMATOIRE (ibuprofène, kétoprofène et tout ce qui fini en -fène, diclofénac, acide niflumique, aspirinecorticoides…) sauf si vous avez un traitement de fond.

Pour les parents : Si vous toussez et avez de la fièvre, mais que vous respirez correctement (vous n’êtes pas essoufflés lorsque vous faites une petite action, ou que vous parlez), et si vous n’avez pas de facteurs de gravité (femme enceinte, asthme, bronchite chronique du fumeur, insuffisance respiratoire chronique, insuffisance cardiaque sévère, insuffisance rénale sévère, cirrhose stade B, traitement de maladie auto immune, greffés, cancer évolutif, hémopathie maligne, âge >70 ans… ) vous pouvez temporiser et appeler votre médecin ou le 15 en cas d’apparition d’essoufflement.

Si vous êtes une personne à risque, il est préférable d’appeler votre médecin traitant pour avoir une évaluation initiale.

Pour les enfants : il faut agir comme toute infection, et se poser les bonnes questions : 

- Mon enfant tolère-t-il bien la fièvre ? ( pas de frisson, marbrure, il reste bien tonique, ses mains et ses pieds sont de température habituelle)

- Mon enfant a-t-il le nez bouché ? Si oui, lavage de nez ++++

- Après avoir lavé son nez, mon enfant respire-t-il correctement ? (respiration lente et ample, sans balancement abdominal, pas de lèvres bleutées, ses côtes n’apparaissent pas à chaque respiration).  

- Mon enfant peut-il s’alimenter ou boire ? Si oui, fractionner les biberons et les repas pour lui permettre de s’alimenter plus facilement.

Si les conditions ne sont pas remplies, prenez rendez-vous avec votre médecin, ou appeler le 15.

5- Y a-t-il un risque de contamination fœtale? 

On a malheureusement très peu de recul pour répondre à cette question. Des cas de nouveaux né COVID + ont été décrit, mais asymptomatiques, sans qu’on sache si la transmission était verticale ou périnatale. Il n’est pas question de fœtopathie pour le moment, mais il faut bien comprendre qu’une grossesse dure 9 mois et qu’on est au 3e mois d’épidémie, ce qui rend toute analyse bien précaire…

6- Si oui, quelles peuvent-être les conséquences sur le foetus ?

Pour le moment, les rares études ne montrent pas de conséquences sur le fœtus. En revanche, une  infection chez la femme enceinte peut entraîner un accouchement prématuré, une fausse couche spontanée… Par analogie, il doit en être de même avec le coronavirus.

7- Quelles conditions pour les mamans et bébés pour l'accouchement en pleine période de crise ? 

Les protocoles évoluent quotidiennement et dépendent de chaque maternité, je ne vais pas les décrire. En tout cas, les mesures sont particulièrement drastiques, avec une interdiction de toute visite, et dans certain cas même celle du conjoint.

8- Comment protéger les nouveaux nés ?

Les mesures barrières ! On se lave les mains à l’eau et au savon ou on se frictionne les mains pendant 30 secondes avec du gel hydro alcoolique avant de toucher votre bébé. Si on est malade et qu’on tousse on évite les bisous, on porte un masque, (qui peut être prescrit par votre médecin traitant dans la mesure des stocks disponibles….). C’est peut être un crève cœur, mais il faut interdire tout contact entre le nouveau-né et les visiteurs en cette période. L’allaitement même malade est toujours conseillé, avec un masque et après s’être lavé les mains.

9- Est-ce qu’une femme enceinte est plus susceptible d’être atteinte du coronavirus ?

Les recommandations évoluent au jour le jour, mais par précaution on considère pour le moment qu’être une femme enceinte, au  3ème trimestre surtout, est un facteur de risque (ce qui était  déjà le cas avant la pandémie actuelle). Par exemple, la fièvre peut induire une mauvaise tolérance chez le fœtus, des contractions... De plus, un syndrome restrictif (moins d’air dans les poumons) existe chez ces patientes car leur ventre appuie sur la base des poumons. A ce jour, toute femme enceinte avec fièvre et toux doit appeler le 15 pour être orientée. (susceptible de changer..)

10- Des mesures sont-elles prises en milieu hospitalier ? 

Pour le vivre à l’heure actuelle dans l’hôpital où je travaille, ce sont plus que des mesures qui sont prises, c’est une transformation totale du système de prise en charge qui a pour objectif d’absorber le surplus de patients, d’avoir les moyens matériels et humains pour le faire, et d’empêcher la contamination entre patients et/ou avec les soignants. Je ne vais pas les décrire car elles évoluent au jour le jour, et dépendent de chaque structure hospitalière. Je travaille dans une région où on a la chance d’avoir le temps de se préparer contrairement au Grand-Est par exemple. Mais pour être clair, le virus en soit n’est pas le plus grand danger, et la très grande majorité des personnes infectées le vivrons comme un banal rhume. Le vrai risque est que notre système de santé ne puisse pas s’occuper des personnes à risque qui auront besoin de notre aide. Et c’est dans ce but que les mesures barrières et de confinement sont en place et doivent absolument être respectées. Il ne faut pas que tout le monde tombe malade en même temps, sinon nous serons débordés et certaines personnes que nous aurions pu soigner et sauver ne le seront pas. On compte sur vous !

 

Questions posées par des abonnées sur notre compte instagram @squizzloopingofficial : 

@bruna.k.grilo : Un bébé de 18 mois qui fait des bronchites à répétition est à risque ? 

Tout d’abord, le terme bronchite est un grand fourre-tout médical qui est difficile à analyser quand on a jamais examiné votre enfant. Votre enfant est dans un âge où il fait son immunité et tombe souvent malade.

Si votre enfant a fait des bronchiolites, ou des bronchites nécessitant l’utilisation de bronchodilatateur (Ventoline®, Brycanil ®..) , c’est qu’il est probablement asthmatique. Il a une hyper réactivité bronchique qui peut être déclenchée par un allergène et/ou par un germe. Comme pour toutes les infections, il est probablement plus à risque d’avoir des symptômes respiratoires. Si un traitement de fond est en place, il est important de le poursuivre. S'il développe des symptômes respiratoires il doit consulter. Coronavirus, VRS, rhinovirus et tant d’autres peuvent induire cette hyper réactivité bronchique, bien soulagé par un traitement dans la très grande majorité de cas.

@my_pretty_family66 : Doit-on continuer à vacciner nos enfants pendant cette période ? 

Oui oui, encore oui et surtout oui. Seulement, il faut juste s’assurer de la démarche à suivre avant de rentrer dans la salle d’attente de votre médecin. Certains médecins par exemple préfèrent que les patients attendent dans leur voiture. 

 

Après ces plusieurs jours de confinement, endormir votre bébé devient de plus en plus compliqué ? Alors n'hésitez pas à aller lire notre article avec notre sélection de musiques qui envoie votre boutchou dans les bras de Morphée en quelques minutes ;)